25/10/2012

À voir : Hopper en ce moment au Grand Palais

Ce matin, on a été voir Hopper au Grand Palais. Je vous recommande non seulement d'y aller à tout prix (vous avez jusqu'au 28 janvier 2013) mais aussi de vous munir d'un pass coupe-file (à acheter sur Internet / gratuit pour les journalistes) puisque l'attente peut aller en moyenne jusqu'à 3h en week-end, 2h en semaine.

L'exposition est l'occasion de revenir sur les étapes charnières de la vie du peintre : ses séjours à Paris, l'influence de l'impressionnisme, ses gravures, ses aquarelles, et enfin, ses tableaux les plus connus - pour la plupart peints à la fin de sa vie.

Ce que j'aime chez Hopper, c'est ce que je recherche en général dans la peinture : les jeux de lumière et le travail sur la profondeur. Hopper réunit avec talent les deux caractéristiques. Bien sûr, il y a ces nombreux tableaux dans lesquels le peintre met en scène des lieux de vie, éclairés et vus de l'extérieur la nuit. Ceux-là sont toujours déconcertants tant Hopper semble manier de façon quasi-photographique le clair-obscur. Mais résumer son travail à ces pièces phares serait une erreur, car Hopper s'amuse aussi énormément avec les profondeurs de champs et les compositions très nettes (aplats de couleurs presque géométriquement sectionnés). Finalement, c'est comme si de l'impressionnisme il n'avait gardé que les éclaircies, le reste de son œuvre étant surtout mû par un réalisme désabusé (Hopper peint des scènes de vie, jamais à proprement parler "les personnages qui la font" - ceux-là ont d'ailleurs toujours les mêmes expressions du visage un peu lasses).

Je vous laisse avec une de mes peintures préférées (dont mon copain m'a acheté la carte postale dans la boutique du musée, le mignon), qui me fait sourire parce qu'elle me fait beaucoup penser aux photos que la jeunesse Tumblr prend « lascivement » au Leica, dans les chambres d'hôtel de Berlin, avant de les poster sur leurs blogs d'inspiration mi-American Apparel (« je pose jambes nues dans mon short en coton »), mi-Instagram (« le soleil se couche alors que je me décapsule une 8.6 »). À cela près que Hopper a peint ça en 1952, donc.

1 commentaire:

Pierre a dit…

La meilleure expo de l'année !