« Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur » écrivait Beaumarchais dans Le mariage de Figaro. Cette citation est aussi la devise du titre le plus libéral-conservateur-grisonnant de nos grands quotidiens nationaux. Qui, d'ailleurs, passe son temps à désespérément pestiférer contre le nouveau gouvernement.
*À l'inverse, il m'arrive aussi de cyniquement regretter que Sarkozy n'ait pas été reconduit et de préférer que le peuple se fasse gifler et ouvertement invectivé (par l'UMP) plutôt que mollement rudoyer (par le PS). Comprendre : les envolées lyriques de Guéant (les civilisations, le halal, la circulaire) présentaient au moins « l'avantage » de faire rugir les engagés du dimanche, tandis que les mesures de Keynelation (mot valise de mon invention qui contracte les termes « Keynes » et « fellation » (=> être à genoux devant le marché)) du gouvernement Ayrault passeront comme des lettres à la poste pendant que la France des solidaires boira du ricard cet été, la conscience tranquille après avoir élu un « Président de gauche ». Mais je m'arrête là, j'aurai le loisir de m'exprimer plus en détail dans un prochain post.
Revenons à nos moutons. Aujourd'hui, alors que Le Monde et Libération font leurs Une sur l'Espagne (voir ici et là), principal fait d'actualité dans la géopolitique européenne, Le Figaro, lui, choisit de se détacher ouvertement de l'agenda médiatique en publiant un « entretien » avec l'ex-premier ministre. Une chose rarement vue ailleurs.
Non content du ventre de sa Une, Le Figaro force le trait dans son éditorial, intitulé « Incorrigible gauche française ».
On savait déjà qu'en février 2012, la Société des journalistes du Figaro a adopté un texte dénonçant la ligne éditoriale trop partisane du journal. Ce à quoi Étienne Mougeotte, directeur de rédaction avait rétorqué que Le Figaro n'était « pas là pour emmerder la droite », invitant ceux qui n'étaient pas à l'aise à « postuler à Libération ».
De là à ressembler à un bulletin de parti… il n'y a qu'un pas et le Mariage de Figaro, c'est peut-être bien celui-là : celui du journal possédé par Serge Dassault, également maire UMP de Corbeil-Essonnes… et de cette UMP qui a succombé il y a peu aux sirènes de la droite.
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