08/11/2011

Reportage : ce que la jeunesse londonienne pense des émeutes de cet été

Les émeutes qu'a connu Londres cet été sont loin d'avoir été soutenues par la jeunesse locale - contrairement à nos émeutes de 2005. On a rencontré des jeunes Londoniens pour qu'ils nous expliquent pourquoi.

Début août, Londres a connu des violences urbaines qualifiées d'"une rare intensité". De grosses émeutes ont secoué les quartiers pauvres du nord. Des jeunes sont descendus dans la rue pour saccager, piller et détruire la ville, laissant la population interdite, sous le choc, énervée et paniquée.
De notre petite France tranquille, tout ce qu'on apu voir ce soir-là, c'est un fil Twitter de Londoniens outrés et quelques flash info imprécis.

Depuis, la presse britannique a eu le temps de théâtraliser les événements, quelques artistes s'en sont inspirés pour "créer" du beau à partir de l' "incomprehensible", Zygmunt Bauman a pris assez de recul pour livrer son analyse sociologique des événements, des parodies circulent sur YouTube, certains émeutiers ont fait la connerie de poster sur Internet des photos d’eux posant avec leurs trésors volés et Kelis en a même remis une couche sur la question raciale.

Tout ça sur fond de désolidarisation de la majorité des Londoniens : le mouvement a suscité l'incompréhension, les Anglais ont dit avoir "honte de leur pays" et un glissement sémantique (on ne parle plus de “rioters” - émeutiers, mais de “looters” - pilleurs) s'est même opéré.

(Fin août, les journaux titraient encore leur une sur les émeutes. Le mec qui regarde fixement l'objectif de mon appareil photo est peut-être Xavier de Ligonnès.)

Souvenez-vous de notre "crise des banlieues" de 2005 où, à l'inverse, être lycéen et "contre" les émeutes c'était forcément être "de droite". À l'époque, on avait tous 2 catégories de potes : les autoproclamés nihilistes qui se réjouissaient du bordel ambiant ("autant que ça pète") et les modérés, qui sans pour autant rejoindre la périphérie et aller brûler des voitures à Roubaix, exprimaient un minimum de sympathie pour nos jeunes cagoulés.

Souvenez-vous de notre « crise des banlieues » de 2005 où, à l’inverse, être lycéen et « contre » les émeutes c’était forcément être « de droite ». À l’époque, on avait tous 2 catégories de potes : les autoproclamés nihilistes qui se réjouissaient du bordel ambiant (« autant que ça pète ») et les modérés, qui sans pour autant rejoindre la périphérie et aller brûler des voitures à Roubaix, exprimaient un minimum de sympathie pour nos jeunes cagoulés.

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

"Souvenez-vous de notre « crise des banlieues » de 2005 où, à l’inverse, être lycéen et « contre » les émeutes c’était forcément être « de droite ». À l’époque, on avait tous 2 catégories de potes : les autoproclamés nihilistes qui se réjouissaient du bordel ambiant (« autant que ça pète ») et les modérés, qui sans pour autant rejoindre la périphérie et aller brûler des voitures à Roubaix, exprimaient un minimum de sympathie pour nos jeunes cagoulés."

D'accord avec la première phrase, mais ensuite...? Tu avais des potes ou tu étais entouré de gens bien lisses. Personnellement, j'avais des potes qui se moquaient sans arrêt de ces jeunes et se proclamaient ouvertement et totalement contre, et d'autres qui allaient eux-même les brûler ces voitures. Ce genre de généralisation faussement sociologique sur le profil des étudiants et lycéens de l'époque m'apparaît sans fondement.

Anonyme a dit…

Merci enfin un commentaire sensé sur ce blog.

Anonyme a dit…

Ptet que Anonyme 1 habitait en banlieue. Moi, mes potes soutenaient le mouvement de loin grand max. Dans les centre villes de grandes métropoles françaises c'est ce qu'il se passait. Seules les périphéries se mouillaient vraiment.