18/12/2012

Revue littéraire #1

Je lis tous les mois entre 2 et 5 essais, et il arrive bien trop souvent que je n'exploite aucun d'entre eux dans mes articles - faute de travailler sur un papier qui traite des dits-sujets (inventez-moi les journées de 45 heures, et on en reparle, Bernard Pivot). Pour éviter ce terrible gâchis et en profiter pour peut-être vous donner des idées de lecture, une idée m'est venue la nuit dernière : lancer une série de revues littéraires. But : vous présenter quelques bouquins qui auront retenu mon attention, parmi les nouveautés que je reçois tous les mois. 

Aujourd'hui, nous allons donc parler féminisme, homosexualité en France, anthropologie, analyse de la ville moderne et grandes hégémonies de ce monde. C'est parti.


— La fabrique du féminisme (Textes et entretiens), de Geneviève Fraisse - Éditions le passager clandestin (mars 2012)
Un des ouvrages les plus actuels sur la question de l'égalitarisme. L'auteure, philosophe et directrice de recherche au CNRS, commence par noter qu'en matière de féminisme, 2011 a été une vraie année « laboratoire » en ce sens qu'elle a été témoin de l'avènement d'une nouvelle génération de féministes, de l'affaire du Sofitel et des enjeux féministes dans les révolutions arabes. Cet essai est construit comme un dialogue, entre textes théoriques et exemples contemporains. Un bouquin génial pour qui veut revisiter des grands pans de la littérature féministe au regard de notre actualité. 

L'anthropologue et le politique, de Jean-Loup Amselle - Éditions lignes (août 2012)
Au grand regret de l'auteur, anthropologue et professeur à l'École des hautes études en sciences sociales, l'anthropologie a souvent été réduite à l'étude des sociétés primitives. Dans cet essai, Jean-Loup Amselle démontre l'importance du regard classique de l'anthropologie sur nos sociétés modernes, que l'on présente bien trop souvent comme uniquement régies par des causes économiques. 

Paris, capitale de la modernité, de David Harvey - Éditions Les Prairies ordinaires (mars 2012)
La ville moderne est « le produit instable de forces hétérogènes et contradictoires ». David Harvey, enseignant à la City University of New York, est le chef de file de la « géographie radicale », celle qui s'attache à décrire les rapports entre économie et espace. Dans cet ouvrage, il revient sur Paris, ses transformations physiques (boulevards Haussmann), économiques (ville-symbole du capitalisme), culturelles (avec l'irruption du modernisme) et sociales (émergences de violents antagonismes de classes). En questionnant ces différentes mutations, cet essai est l'occasion d'une réflexion plus globale : celle du « droit à la ville ».


L'inversion de la question homosexuelle, de Éric Fassin - Éditions Amsterdam (édition augmentée)
Cet essai revient sur les enjeux de l'homosexualité, pris sous l'angle de la sociologie. Pour le sociologue, les débats français (du PaCS à l'ouverture du mariage pour tous) témoignent d'une rupture historique : l'inversion de la question homosexuelle. Si autrefois psychanalyse et sociologie interrogeaient l'homosexualité, c'est aujourd'hui au tour de la politique de le faire. « L'ordre symbolique ne va plus de soi » puisque « le normal se découvre normé ». « Il se révèle à la fois historique et politique autrement dit sujet au changement et ouvert à la négociation ». 

L'empire du capital, de Ellen Meiksins Wood - Éditions Lux
L'hégémonie américaine ne passe plus par la construction d'un empire colonial. Pourtant, la puissance militaire américaine est la plus redoutable du monde. Ellen Meiksins Wood, spécialisée en histoire du capitalisme, revient sur la puissance américaine, si puissante que sa machine militaire n'a aujourd'hui aucun but précis. C'est finalement le dessin d'une nouvelle forme d'impéralisme qui se dévoile sous la plume de la politologue. 

Rendez-vous le mois prochain !

1 commentaire:

Stef a dit…

J'ai acheté, comme tu me l'avais recommandé, La fabrique du féminisme, à ma mère. Elle l'a bientôt fini et a apparemment adoré. Je lui piquerai !