24/06/2012

Des photos ratées que j'aime quand même

Il est loin le temps où je ne prenais de photos que quand j'embarquais mon reflex avec moi, le matin avant de sortir de la maison. Aujourd'hui, mon sac est toujours très léger - j'y mets mon porte-feuille, des stylos, un ou deux carnets, un paquet de mouchoirs et mon rouge à lèvre fuscia, et j'ai tellement pris l'habitude d'avoir un sac peu lourd que je n'emporte presque plus jamais mon gros Canon de 3kgs dans mes affaires.

Comme beaucoup, je ne me sers plus que de mon iPhone pour prendre des photos. Et puisque je l'ai toujours à portée de main, j'immortalise 10 fois plus les choses qu'avant. Je garde ces photos comme autant de petits souvenirs de la vie quotidienne, par peur d'oublier (peut-être), pour pouvoir les regarder dans le train quand j'ai 1h à tuer (sûrement). 

Conséquence de cette utilisation ? L'acte est plus instinctif (d'autres diront mécanique, ce qui une façon plus pessimiste de voir la chose), je ne réfléchis pas toujours au cadrage, et mes photos sont moins des petites oeuvres d'arts qu'une accumulation de témoins désabusés du temps qui passe. 

Voici une compilation de photos ratées, mais que je me refuse à effacer : elles sont pour moi de véritables vestiaires à souvenirs.


Les burgers offerts après le troc de fringues, avec Lucie
Pourquoi la photo est ratée : avec Lulu, on avait passé la soirée dans une session troc de fringues. À la fin de la bataille, on s'est vues offrir des burgers et du vin rouge. J'avais adoré la cuisson du steak (saignant, tendre, presque bleu) et voulais immortaliser la couleur légèrement gris rosée de la viande. Dommage, cette photo ne montre rien. 

Un bain moussant dans ma salle de bain
Pourquoi la photo est ratée : j'étais super crevée par une journée à me trimballer d'un bout à l'autre de Paris, alors en rentrant à la maison, j'ai fait ce que je fais toujours quand j'ai les jambes en compote : me détendre avec un bain moussant remplie de Ballistics de chez Lush, un verre de muscat, des bougies et un petit concerto en fond sonore. Les bulles étaient énormes, ce que ne montre malheureusement pas la photo.

Le coucher de soleil, en sortant de chez moi
Pourquoi la photo est ratée : je sortais de chez moi pour rejoindre mon amoureux au resto. Le ciel était littéralement rose. Beaucoup plus rose encore que sur cette photo. 

Au Hamburger Bahnhof, à Berlin, avec Manu
Pourquoi la photo est ratée : Anthony McCall expose en ce moment à Berlin. L'oeuvre présentée questionne les liens entre cinéma, sculpture et dessin : dans une pièce entièrement plongée dans l'obscurité, des faisceaux de lumière viennent singer une série de parois infranchissables… à travers lesquelles les visiteurs sont en réalité invités à passer. Manu était debout au milieu d'un de ces faisceaux, je le distinguais à travers la lumière poudreuse, assez près pour le rejoindre, mais suffisamment loin pour avoir l'impression qu'un mur nous séparait. 

Un paysage de Transylvanie, dans le bus avec Juliette
Pourquoi la photo est ratée : en février dernier, Juliette et moi on a fait du CouchSurfing à Cluj-Napoca, au nord-ouest de la Roumanie, en plein milieu de la Transylvanie. J'ai pris cette photo depuis le bus qui nous emmenait vers un de ces villages alentours. Dommage qu'on voit le reflet de la vitre du bus.

Les bières à Porto
Pourquoi la photo est ratée : on était à Porto avec les filles en début d'année, et sur cette table se trouvent nos premières pintes du séjour. Que j'ai voulu immortaliser. En même temps que Lucie.

Le concert de Nicolas Jaar, à Paris :
Pourquoi la photo est ratée : j'étais au balcon du concert de Nicolas Jaar. D'habitude je suis du genre à aimer aller me mêler à la foule dans la fosse, mais là j'étais hyper crevée (et pas d'humeur, du coup). Pour une fois, donc, je voyais la superbe salle du Trianon d'en haut. Dommage que la photo soit floue.

Un perron, à Glasgow :
Pourquoi la photo est ratée : pour mon dernier anniversaire, Manu m'a offert une escapade à Glasgow. Là, on revient du resto et d'une grosse balade houblonnée. Je voulais faire semblant de rentrer chez moi, comme si j'habitais dans une de ces monstrueuses baraques du quartier riche dans lequel on logeait. Mais sur la photo, on me distingue à peine.

La pizzeria, à Trento
Pourquoi la photo est ratée : à Trento, ville nord-italienne où j'ai fait mon Erasmus il y a quelques années, il y a ce fantastique endroit où manger des pizzas tellement énormes qu'on en vient toujours difficilement à bout (certaines personnes se commandent même une pizza pour deux, ce qui est d'ailleurs encore largement assez pour s'en mettre plein la panse). Ce resto est synonyme de paradis sur terre, littéralement. On est retournés à Trento ce mois-ci, et sur cette photo, nos potes albanais Eugen et Olti montrent fièrement leurs assiettes. J'ai pris la photo en même temps que quelqu'un d'autre, assis en bout de table. Gros flash.

Le magret de canard au miel épicé, au Café de l'Industrie
Pourquoi la photo est ratée : avec Manu, on avait passé la soirée entière à écouter les 3 dernières symphonies de Mozart à la Salle Pleyel, il était minuit quand on en est sortis, et on mourrait de faim. Alors on a sauté dans le métro pour filer dîner au Café de l'Industrie, qui est soit dit en passant une de mes brasseries préférées à Paris. Je me commande toujours le confit de canard au miel épicé et ses pommes rissolées maison, un délice. Je dois avoir environ 50 photos de ce plat, et celle-ci est clairement la plus ratée. 

1 commentaire:

Moe a dit…

La photo des burgers, celle du ciel rose et celle depuis le bus en Transylvanie restent très belles quand même
Je leur trouve une certaine poésie :o)