13/08/2009

Liberté de la presse, quand tu nous tiens - par Cécile Becker.

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Lundi 4 mai, 15 heures passés. Au Ministère des Affaires étrangères, d'étranges " petits soldats " passent les portillons de sécurité. CELSA, IFJ, peut-être d'autres, les étudiants en journalisme se succèdent pour assister à la Journée de la liberté de la presse dans le Monde. S'il vous plaît. Des chaises bien rangées, une petite vidéo de 5mn qui compile les grands moments de la liberté de la presse, un auditoire calme et bien élevé face à une lignée de journalistes étrangers. Patricia Allemoniere, grande reporter de TF1, débauchée pour animer le débat et le tenir d'une main de fer, ainsi que François Zimeray, ambassadeur des droits de l'homme, là pour dénoncer les entraves faites au métier des journalistes étrangers, mais surtout pas aux Français, puisque la liberté de la presse à la française est un exemple, bien entendu. Alors on écoute les témoignages des journalistes du Soudan, de Colombie, d'Afghanistan et du Brésil, leurs expériences, les lettres de menace qu'ils reçoivent, les violences, les discriminations, comment leur gouvernement ou les terroristes les empêchent d'exercer leur métier, les pressions qu'ils subissent. Inacceptable. Monsieur Zimeray se défend comme il peut, à coup de phrases bien construites qui ne répondent pas aux questions qu'on lui pose, de démocratie à tout va, de grande liberté. On ne parle pas ou peu de la France, sauf quand Patricia Allemoniere prouve que depuis le nouveau Président les restrictions faites au métier de journaliste sont plus grandes. Et puis on passe, comme si de rien n'était. Zimeray fait sa mauvaise tête puis affiche son sourire des grands jours. Allemonière quitte la table de conférence vingt minutes avant la fin des débats. Consternation. Les étudiants posent leurs questions, qu'on encourage à poser à l'attention des journalistes qui se sont déplacés pour l'occasion. Ah, on est bien en France, pas de guerillas, de gouvernement corrompu, ni de licenciement pour article portant atteinte à l'Etat. Et pendant ce temps là, on officialisait la nomination de Jean-Luc Hees à la tête de Radio France par qui ? Ah oui, c'est vrai c'est Nico qui nomme les patrons de l'audiovisuel maintenant. Jean-Paul Cluzel paye les pots cassés par Stéphane Guillon. Ah oui. ORTF, quand tu nous tiens. Liberté de la presse.


Par Cécile Becker

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