29/10/2008

quand je sors de mes cours intensifs d'italien du soir, et qu'il est 22 heures passées, j'ai pour fâcheuse habitude de me balancer Lollipop


... des Crookers, dans les oreilles. Le morceau dure exactement 4 minutes 45, soit le temps pile poil pour moi d'arriver devant ma porte d'entrée. Et quand je sens que la fin de la mélodie arrive trop tôt avant que je n'atteigne le seuil de la porte - parce que j'ai marché trop lentement, je me mets à courir, pour ne pas rompre le charme.

Et quand j'écoute Crookers sur ma route nocturne, je pense à Lille. Je pense au Supermarket, à mes copains bourrés; je pense au boulevard de la Liberté que je remonte, pour aller manger mon tajine au Maroc (pas le pays, malheureusement - le restaurant éponyme). Je pense à ma Karmeliet à Rihour, je pense à H&M rue de Béthunes, je pense aux vitrines sucrées de Meert de la rue Esquermoise, je pense à la devanture de Gérard Darel dans le vieux Lille, je pense à la Grand'Place quand ce mardi midi du mois dernier j'ai marché dans une crotte de chien (quelle idée de chier Grand'Place ...), je repense aux kékés casques de moto sous le bras et à leurs femelles sacs Longchamps dans les mains. Je repense au métro, je repense à Wazemmes, à la nuit quand je sors du théâtre et que ça craint un peu. Je repense à la Treille, au café-chamallow de chez Tous les Jours Dimanche, aux brunchs avec les copines le weekend, au footing tous les 36 du mois à la citadelle. Et puis doucement, je repense à ma chambre, à pop's, à mam's, à Hélèna. Je repense au lycée Fénelon, à un pull Tikal bleu marine les premiers jours de la rentrée, à une dispute dans le métro avec de longs cheveux blonds. Je pense au phô, soupe viêtnamienne, que me prépare mam's, à Futurama le soir à la télé, à l'écharpe que je porterais déjà à cette époque de l'année, si j'étais encore à Lille; aux Dragibus, partagés avec mes amis khâgneux.

Et quand les 4 minutes 45 se sont enfin écoulées, je suis devant mon chez moi italien. Je galère à trouver la bonne clé (celle de l'appart est de la même taille que celle de la porte principale). Et quand il pleut, je fais semblant de maugréer et de pester contre moi-même, mais au fond, je suis heureuse. Je suis heureuse, car je suis au stade où Trento ne m'appartient pas encore. Je me trompe encore de clés. Parfois, je me perds encore dans les rues. D'autres fois, je découvre de nouveaux raccourcis (quoi?! cette ruelle près du Duomo donne directement sur la rue du skate shop?!). La nuit quand je me réveille en sursaut, parfois je me demande, pendant une demi-seconde, où diable je suis. Le matin, il m'arrive de m'attendre à voir des murs roses au réveil, mais non, ici mes murs sont blancs. Je ne reconnais pas encore la cadence des pas de mes colocs, dans notre appart. Je ne tilt pas toujours quand mon nouveau portable sonne. Je ne suis pas encore habituée au parapluie que me prête Astry - le bougre, il s'ouvre par enclenchement automatique, le mien était plus manuel. Je ne suis pas encore habituée à mon nouveau manteau, les boutons sont plus épais. Même mon dentifrice acheté dans cette supérette italienne me choque encore ! Et ce déo ... rien à voir avec les Sanex que j'avais en France.

Lille est encore à moi, mais de moins en mois. Trento commence à m'appartenir, mais si peu. Je redoute le moment où la balance aura définitivement basculée. Mais c'est excitant.

22 commentaires:

Anonyme a dit…

mais tu sais, Lille sans toi, c'est plus Lille du tout ... ça n'a plus de charme sans ton rire dans la rue, sans tes remarques (même cons), sans toi dans les dîners entre filles, sans toi en mode héé j'ai découvert un nouvo resto! non vraiment, Lille sans laystary, c'est genre un tiramisu sans mascarpone (je pense que la comparaison te parlera ) ou une pizza mais trop cuite genre brulée

Anonyme a dit…

Lille sans émilie c'est moins de bénef pour les restos, les bars, les entrées en boîte et les magasins de fringue
Lille souffre depuis le départ d'émilie ! c'est la crise économique

Anonyme a dit…

Lille sans émilie c'est moins de bénef pour les restos, les bars, les entrées en boîte et les magasins de fringue
Lille souffre depuis le départ d'émilie ! c'est la crise économique

Émilie Laystary a dit…

oh le taquin! oh il est d'humeur taquine!

Anonyme a dit…

cet article est trop beau. la jouz

Anonyme a dit…

t'as pris ta place pr I love techno ?

alex


putain franchement jen ai marre de devoir mettre anonyme et signer
ou nom et préciser url

Émilie Laystary a dit…

pas drole :(

Anonyme a dit…

Lille pense à toi aussi...

Anonyme a dit…

tu sais
depuis que t'es plus à Lille
on a moins envie de se bouger ... c flippant à dire mais t'étais comme une maman
tu nous trainais partout que ce soit pour un mcflurry au domac a 15h, une session shopping à 16h, un nouvo resto à 20h, une expo, une piece de theatre, un film, une soirée entre meufs
aah putain je m'emballe mais jpense a des trucs tout cons comme :

texto d' émilie à 9h du mat :
jfinis à 11h on bouffe ensemble ? g une dalle de batard donc jveu un truc bien gras - un kebab ? un domac ?

texto d'émilie à 18h :
resto ? rdv avant, g une robe à te montrer.

etc

ca c'était émilie
émilie tu es une grande citadine
tu as besoin de tout ça
t canon en ville, c ton élément ! tu devrai ptet aller vivre a genre paris londres ou newyork en fait

naaa tu me manques trop dun coup la chépa pk

Anonyme a dit…

(oups remet le correcteur ortho parce que j'ai l'air d'une illettrée là) caro

Anonyme a dit…

ode à émilie!
c vrai tu nous manques.
je pense que tu manques à beaucoup de gens meme pour des raisons différentes
moi, c ta poésie qui me manque
ex quand je réponds pas à 1 sms un 1 jeudi soir à 1h passée pck je suis crevé après la piscine et que je sui probablemen deja dans mon lit
"ba tu fous quoi? tu niques?"
ou ds la rue en montran une meuf en mini jupe pimkie
"oh cette grande pute!" super fort sans ten rendre compte et la meuf qui se retourne

tien dailleur mnt que tu es partie stef est plus polie

Anonyme a dit…

sinon ton VRAI coté poétique :

quand tu te lances ds des allégories

"tu vois, ce tajine. il me ressemble. il est doux comme un agneau ( normal si ya de lagneau dedan au passage)il paye pa de mine de lextérieur mais putain il a plein de choses épicées à révéler

Anonyme a dit…

mais ce n'est pas la meilleure de ses allégories.
tu fais quoi petite sorcière ? pas de nouvelles ?
thib

Émilie Laystary a dit…

arrêtez, je ne suis pas encore morte !

Anonyme a dit…

mé depoui ton départ, Lille si !
sans ame
:-(

Anonyme a dit…

"aux Dragibus, partagés avec mes amis khâgneux."

ce que tu ne dis pas, c'est que le plus souvent, le partage est inégal ou largement en ta faveur (me semble t-il, tu t'appropries systématiquement les NOIRS et les ROUGES!)

Anonyme a dit…

ou encore cette fois où tu t'es associé à thib pour me faire croire à moi, pauvre être fragile et naïf, que le distributeur n'avais pas donné le paquet.
et vous vous l'êtes enfilé à deux.

Anonyme a dit…

reviens vite émilie
raphaël

Anonyme a dit…

dans ta liste de Lille
tu peux inclure
le rayon tiz de chez
Monoprix

j y ai d ailleurs vu
raphael
hier soir

et puis manu
ce soir.

salut!

Anonyme a dit…

TU ME MANQUES UN POINT C'EST TOUT.

Cel

Anonyme a dit…

je voudrai pa faire mon jalou mé je n'apparais nulpart dans ta description de lille

Anonyme a dit…

moi je suis incluse dans les brunch et footing ts les 26 du mois je suppoz