27/10/2008

Erasmus, labo de recherches socio.



Mon premier petit article "analyse sociologique" depuis mon arrivée, puisque vous êtes si nombreux à me demander "ce qu'on pense des Français en Europe" : des français, c'est une chose, mais des françaises, ça je peux vous en sortir un paquet.
Alors voilà, je ne pensais pas le dire, mais il y a en Europe actuellement (donc pas la peine d'aller plus loin qu'entre 27) d'énormes différences de stades d'évolution de la place de la femme. Je m'explique : je n'aurai pas la prétention ici de vous parler dans le détail des évolutions juridiques de la place de la femme, etc, d'une part parce que tout cela se trouve facilement dans les médias, d'autre part parce qu'il est plus intéressant que je vous parle de ce que, moi, personnellement, je peux observer, à mon échelle, c'est-à-dire dans un cadre particulièrement informel et abstrait (les relations sociales) et particulièrement révélateur des tendances futures et de la psychologie du moment (les relations sociales ENTRE JEUNES).
J'ai donc remarqué plusieurs choses : les françaises, en comparaison aux autres européennes, sont supposées être particulièrement "rentre-dedans", un tantinet trop "fières", et surtout "directes", "franches" et sans détour. Je donne un exemple : si dans la bande de copains, un gars lâche une blague moyennement drôle (et pourtant je suis bon public), toutes les filles vont s'esclaffer et déclencher le rire le plus aigüe possible. Si moi je relève que la blague n'était pas drôle : j'adopte là un comportement masculin. Autrement dit, je sors du troupeau féminin, et j'ose casser le mec. Je deviens hors-norme. Si quelques filles téméraires me suivent, en risquant un "hihi c'est vrai elle a raison, c'était pas très drôle", la majorité, elle, se tait et rit systématiquement (d'un rire faux car poli, c'est triste).

Exemple plus parlant encore : en soirée, quand une fille se fait draguer. La norme, pour les filles, c'est de sourire, de rire (bêtement, je veux pas être méchante, mais vraiment bêtement) aux interventions (très clichées) du mec. Out la subtilité : le mec (d'ailleurs, plus on va vers l'Europe de l'Est, plus c'est comme ça) te touche les cheveux, te chatouille un peu, te sort des vannes trop pourries, et toi la meuf, tu joues ce qu'il attend de toi que tu joues, à savoir, disons-le : la cruche.
Du coup, moi, quand j'ose repousser un peu le dit gars, même avec un très très poli "oui bon, je vais voir mes potes là" ou "okaaaaay cool, bon, maintenant je vais me chercher un verre", le mec hallucine, et les gens autour aussi, en mode "elle est énervée??", et après on vient te voir "ça va ??? tu vas bien ???". Non mais oui je vais ultra bien, c'est pas parce que j'ai esquive un peu brusquement un gars que je vais mal.
Des fois, je me dis qu'ils hallucineraient de nos comportements en France. Une fois, j'ai essayé de casser un pote en public, il s'en est pas remis. Toute la soirée, j'ai eu le droit à des textos du type "est-ce que tu m'en veux ? j'ai fait quelque chose de mal ????", et des remarques par mes copines le lendemain matin "ça va ? t'étais énervée hier soir, non ?".
Bon, je vous rassure, les gens proches de moi ici commencent à comprendre que de 1. culturellement, pour moi y'a rien de choquant dans le fait de "répondre", 2. j'ai toujours été comme ça avec mes copains en France.
Par contre, pour les nouveaux (ceux que je rencontre en soirées, et autre), c'est à chaque fois la même chanson : ils débloquent quand ils me voient me comporter comme ça.
Alors je sais que vous direz "oui mais c'est parce que toi t'es particulièrement cassante aussi, des fois" : alors ok, peut-être, mais ici j'essaie quand même d'être calme, et la plupart du temps je déclenche même pas 1/10 de ce que je pourrais lâcher à un vieux gars en soirée à Lille. Et puis j'ai une copine française ici, pour elle c'est la même chose.
En fait, le clash culturel le plus intense ici je dirais, c'est "les lituaniennes/les françaises". Les lituaniennes, en gros, elles ressemblent à toutes ces petites meufs habillées chez Jennifer et autre, qu'on trouve en France : slim rose, talons noirs (horribles, après une nuit en boîte, elles saignent dedans ...), brushing too much (quand il y a un peu de vent, elles ont envie de pleurer), ongles longs et vernis d'un rose horriblement cheap (le même que ma nourrice quand j'avais 7 ans), pareil pour le maquillage (des paillettes qui font très carnaval, un bleu clair chelou sur les paupières), un bustier de pouf (oups, y'a mon sein qui dépasse! hihihi); du coup moi à côté, avec mes baskets mes ongles bleus mes robes larges je suis un ovni, elles n'arrivent pas à me cataloguer. Et en plus je suis la française grande gueule de service, imaginez le topo!

Bon, à part ça, quand j'ai dit que je venais de France, le premier truc qu'on m'a dit c'est : haaa Sarkozy !! And Carla Bruni !! blabla. (Ils en entendent parler tout le temps dans leurs médias - sans blague?!)
Après vient le coup du vin, de la baguette de pain, du camembert.
Ah, et un jour, j'ai mis un béret, eh ben toute la journée j'ai eu le droit à un "ohhh typically french!!" avec des grands sourires. OK les gens, demain je viens avec mon camembert sous le bras, vous allez kiffer.

On a aussi, globalement, une réputation assez classe : notre gastronomie, nos écrivains, nos philosophes, nos petites villes proprettes, Paris, le romantisme, la tour Eiffel, nos grands parcs.
On m'a aussi parlé du french kiss (ah tiens, c'est d'ailleurs là que le russe a insisté pour que je lui fasse voir).

Voilà. Désolé pour le côté décousu de l'article, mais je vous ai raconté tout ce qui m'est venu à l'esprit.

Ah oui, j'ai oublié de préciser : quand le russe était amoureux de moi, et que je lui ai dit non très poliment -mais vraiment! vraiment très très gentillement, il en revenait pas. il a "pas compris". il n'arrivait pas à envisager le fait que je n'avais tout simplement pas envie. il arrêtait pas de me demander "but why??? whyy??" et allait voir tous mes potes pour avoir une explication par a+b. alors je me suis mise à être un peu plus cassante, je lui ai même dit qu'il était franchement pas mon type de mecs (grand blond avec un parfum qui pue, et je déteste son sourire, je sais pas pourquoi, et son parfum aaaaah, il est affreux, il pique, il sent la fleur, c'est horrible, sans rire, je ne supporte pas PHYSIQUEMENT son parfum, il me donne la nausée) et là il disait à tout le monde que c'était une stratégie de ma part, que j'étais cassante pour faire monter en lui le désir (ahahhaha j'ai dû rire pendant 45 minutes la première fois qu'on m'a lâché ça). alors j'ai arrêté d'être cassante, je suis devenue indifférente. et là, il dit à tout le monde que c'est parce que je ne veux pas admettre que je l'aime. que j'ai peur de lui, parce qu'il est beau et qu'il a du succès auprès des filles, en Russie, et que je suis intimidée. bref, je suis pas sortie de l'auberge.
bon, j'ai trop parlé, et en plus j'ai pas de chute à mon article. alors :Chute du Niagara

10 commentaires:

Anonyme a dit…

loool le russe

Anonyme a dit…

c'est très intéressant, ce concept des francaises effrontées. parce que ma cousine, qui est parti en année Erasmus en 2006 en Grece, m'avait expliqué la meme chose. les filles en europe se laissent plus facilement draguer que les francaises.
je trouve ca hyper interessant comme phenomene.

Brice a dit…

Merveilleux.
Au fait, c'est quoi ton type de mecs?

Et t'as intérêt de me répondre parce que sinon je vais croire que tu m'aimes mais que tu veux pas le dire parce que je suis beau et que t'as peur.

Anonyme a dit…

une 4 e olive sur ta pizza !!!

Anonyme a dit…

ahah g trop rigolé en te lisant!!! vive les françaises, non?
vive nous!
la jouz

Anonyme a dit…

you are so hip hop :DD

Émilie Laystary a dit…

mon type de monsieur : pas blond déjà (donc brun, ou châtain à la rigueur, drôle (mais vraiment drôle, du genre à déconner souvent), intelligent (avec qui je peux discuter de tout), original (j'ai besoin de le trouve original, surprenant, de l'admirer pour un truc -ça peut être tout et n'importe quoi, mais pour être attirée, j'ai d'abord besoin d'admirer- je n'aime pas la banalité, je préfère la singularité) et un brin sûr de soi.
en gros, le russe est tout ce que je n'aime pas : blond, pas drôle, con, banal et prévisible. sûr de lui, il l'est, mais au regard des caractéristiques vues ci-dessus, c'est plus irritant qu'attirant.
et toi, ton genre de filles ?
le débat est lancé!

Anonyme a dit…

une petite olive dans ton estomac.

Anonyme a dit…

jcrois que tu m'as décrit la non?

Anonyme a dit…

la chute est une des meilleures que je nai jms lu sur pensées plastiques